Départ d’une exposition virtuelle à l’occasion du cinquantième anniversaire du seppuku de l’écrivain japonais Yukio Mishima. A cette occasion, je posterai quelques-unes de mes réalisations depuis 1983 dans l’ombre de Mishima jusqu’au 25 novembre date de sa disparition.
[Exposition en ligne terminée le 27 novembre 2020]
Bercé par Le tumulte des flots, fasciné par Le pavillon d’Or en flammes, forgé par Le soleil et l’acier, familier du Marin rejeté par la mer, habité par les Confessions d’un masque... Mishima a accompagné mon adolescence et d’une certaine façon, en filigrane, mon existence. Disparaissant, réapparaissant, s’évanouissant, se réincarnant. Son romantisme, beau et cruel, a tout de suite trouvé un écho particulier en moi. Même s’il ne constituait pas ma lecture unique entre un Camus, un Sartre, un Buzzati, un Cortazar ou encore les romans destroy de Ryu Murakami (Bleu presque transparent, La guerre commence au delà de la mer), Mishima avait quelque chose de plus que les autres : une fascination pour la beauté, pour la mort, pour le corps, réinterprétant l’éthique des samouraïs d’antan. A travers les œuvres de Mishima, le Japon avait trouvé l’expression littéraire du théâtre de la cruauté si cher à Antonin Artaud. Pourtant, si le Hagakure figurait comme livre de chevet et le théâtre Nô comme modèle esthétique, le personnage a développé tout au long d’une carrière d’écrivain fulgurante et prolixe, une diversité d’approches et de comportements, hybridant son essentialisme japonais, qui trouvèrent finalement la réponse dans son seppuku du 25 novembre 1970. Cet acte final radical et tout l’imaginaire qu’il a véhiculé depuis cinquante ans, m’amène à vous offrir un aperçu de cet imaginaire qui a débuté dans l’intimité de ma chambre en tant que lecteur pour prendre jour sur scène lors du 1er juin 1983, date du troisième concert de Bérurier Noir à Paris à la Salle de la Roquette. Mishima, déclamait au dessous de notre set list : “Je suis prêt à tuer…”, lui-même au premier chef. Voici donc, à l’occasion de ce novembre 2020 : “Mon moi(s) de Mishima”, confiné et créatif.
FX, 01/11/2020.
Pour débuter cette manifestation artistique, ré-écoutons cet entretien à la NHK de 1966.