Philosophe iconoclaste, penseuse de son temps, activiste de la réflexion :
Le chemin de pensée est un chemin risqué qui ne se mesure pas en termes de gains et de pertes.
Issue d’un milieu ouvrier et cultivé, Annie Leclerc (1940-2006) est écrivaine, philosophe et romancière. Enseignante en philosophie de 1963 à 1975, elle poursuit une activité littéraire en lien avec la prison où elle anime des ateliers d’écriture. Elle publie en 1974 Parole de femme, un essai subversif qui s’affranchit du féminisme matérialiste de l’époque. Elle y valorise le corps de la femme et son identité liée aux tâches qui lui sont habituellement assignées (maternité, activités domestiques…). Sa parole bouscule les idées reçues et les thèses préconçues sur les rapports homme-femme.
Sa philosophie se fonde sur l’expérience du corps et entend dépasser la domination masculine en libérant la parole des femmes, une parole libre, d’un désir revendiqué, d’une « connaissance profonde de l’humain ». Selon elle, les femmes possèdent les outils de leur propre libération. (FX, d’après Delphine Naudier dans Christine Bard (dir.), Dictionnaire des féministes, France, PUF, 2017, p. 866-868).
La pensée m’intéresse parce qu’elle passe par mon corps, ce corps souffrant et désirant qui la produit. Je ne peux pas, je ne veux pas séparer la pensée de ce corps d’existence qui est le mien
Lire cette importante conversation : Monique Durand, “Entretien avec Annie Leclerc”, Horizons philosophiques, Volume 6, numéro 1, automne 1995, p. 1-15. https://doi.org/10.7202/800988ar
Illustration : FX, « Annie. Parole libre », acrylique, 46×33, 5 août 2019.