Salut à toi ! Dolce Vita à Bourges

Je dois vous le dire comme ça : ce fut une très très belle soirée. Grâce à Julie Crenn, curatrice de l’exposition « Salut à toi » et à quelques artistes rencontrés un peu par hasard : Babi Badalov, Erwan Kéruzoré, Raphaëlle Ricol, grâce à la courageuse équipe d’Antre Peaux (Merci Diane et Fiona) pour l’organisation de tout ce joyeux merdier, grâce au public attentif et généreux, grâce à toustes les ami-es présent-es d’Emmetrop à Antre Peaux en passant par Bandits Mages, grâce à Isa Clark qui m’a plongé dans cette aventure en 2020,  grâce aux groupes musicaux et à l’incroyable et merveilleuse Yoko Higashi, grâce à Archives de la Zone Mondiale, Rascal pour ses petits bouquins alliant cultures populaires et intellectuel-les puissant-es, enfin j’oubliai Disto, mascotte noctambule téméraire… bref ce fut une soirée des plus agréables et mémorable à plus d’un titre.

Inauguration à plusieurs voix

Tout a commencé par des discours officiels vantant Bourges Capitale Européenne de la Culture (horizon 2028), et rappelant la singularité d’Antre Peaux avec son histoire plongée dans les alternatives artistiques et musicales avec des remerciements appuyés à Isabelle Carlier, ancienne directrice d’Antre Peaux … Place à la voix forte de Julie Crenn pour présenter son exposition collective et, pour finir ces prises de paroles introductives, place au discours-manifeste de Erik Noulette co-fondateur d’Emmetrop qui se termina par cette mise en garde sur les bucherons d’un autre temps prompt à ressurgir des années trente pour anéantir la culture et in fine nos vies futures.

Erik Noulette cofondateur d’Emmetrop (photo FanXoa)

Déambulation dans Salut à toi

L’exposition collective « Salut à toi » juxtapose des documents photographiques et visuels, des œuvres porteuses de sens, de slogans et de revendications, parfois silencieuses, comme cette tapisserie discrète de Erwan Keruzoré « Ici on tue des Algériens » et des vociférations bérurières dans années 1980 ou des années 2000 ou encore des belles voix de femmes, prisonnières, captées par Masto jusqu’à la “Petite Agitée” remixée par Rebeka Warrior. On se balade dans un entrelacs de sons, de messages, de couleurs expressives, de tapisseries revendicatives, d’objets subversifs, à travers une « survie graphique » plutôt très organisée… Pardonnez-moi d’avance pour ne pas citer toustes les artistes, mon survol a été entrecoupé d’interventions sur la friche tout au long de la soirée. Ma déambulation oublie donc des choses peut-être importantes…

Julie Crenn, curatrice de l’exposition “Salut à toi” (photo FanXoa)

Le puit de lumière du Transpalette accueille le public avec les œuvres textiles suspendues de Céline Ahond annoncées comme « Peinture morale à corps perdus », porteuses de messages surréalistes forts donnant à voir l’ambivalence des interactions humaines entre douceur et violence. Je retiens celui-ci « Le réel se dérobe ». Mais tout de suite un ton coloré est donné à l’exposition grâce à une photo de Masto réalisée en 1987 rassemblant de gauche à droite : Masto exécutant un wai, Loran à genoux déclamant sa flamme à Misstiti, elle-même enveloppée par un Helno attendrissant à la coiffe bavaroise, suivi d’un Laul tête penchée vers la Grande Titi, elle-même attrapant un Fanfan dubitatif droit comme un piquet et abhorrant fièrement son tee-shirt opération Sampan en soutien aux réfugiés de la péninsule indochinoise. Cette belle photo colorée reflète une certaine joie bérurière, une insouciance et une osmose avant les sombres nuages à venir qui auront la peau du troupeau d’rock… On déboule directement ensuite sur le mur de Roland Cros, photographe historique de nos aventures scéniques qui a toujours su prendre au détour d’une loge ou d’un coin de scène une image résumant l’énergie, la concentration, la joie, l’exubérance ou la tristesse du groupe. Si ces photos sont relativement connues, les voir ici rassemblées raconte encore une autre histoire faite d’une fureur théâtrale.

Survies graphiques à tous les étages

Je monte à l’étage, le premier, et je tombe sur ma fresque « Le mur des AgitéeXs » réalisé aux Subs à Lyon lors d’une courte résidence de cinq jours en septembre 2023. Je n’en dis pas plus… j’y sens une résonance complice avec le carnaval photographique des agité-es présenté par Roland Cros au RDC et avec les portraits de Raphaëlle Ricol ou les dessins de Roberta. L’expression murale la plus gigantesque se trouve au RDC (on resdecend) de l’autre côté dans « Feeling destroy is creative feeling » de Babi Badalov, une œuvre réalisée in situ, un immense collage alliant affiches, propagande, tee-shirts. Un « manifeste visuel » ou l’idée de « survie graphique » prend ici tout son sens. Cette action collage renvoie au travail DIY que le groupe réalisa au fil de son existence. Nos titres étaient aussi des collages du temps, des cris attrapés contre les injustices sociales, économiques ou politiques, des invitations à la révolte. On y retrouve un esprit de résistance, celui des squats, des détournements des symboles, de l’ironie politique qui répond si bien au titre de l’œuvre, inspiré de Bakounine, le célèbre théoricien anarchiste russe. Face à Badi se trouve la mémoire du lieu. Une vitrine (à mon sens trop cachée et trop petite) dédiée à Emmetrop, asso fondée en 1984, et à la Tribu Pyrophore dans laquelle officiait notre ami Loran dans les années 1990. La belle photo de la troupe Emmetrop aurait mérité un grand tirage aux côtés de celle des Bérus (1987) en entrée d’exposition pour mieux saisir la connexion. Au fond, tout au fond, se tient « Porcherie » de Damien Deroubaix, une œuvre noire et brutale ou froide par ses aplats, qui reflète aujourd’hui les nuages sombres de la politique internationale. En regard de cette vision violente, on peut associer ce que l’on risque d’oublier car peu visible directement : le « Free Gaza » d’Erwan Kéruzoré, une bouteille incandescente parmi d’autres, alignement de plusieurs cocktails Molotov parce qu’il s’agit avant tout pour lui de « Prendre les choses en main ». Qu’on se le dise.

Emmetrop à Montpellier en mars 1992 (photo François Poulain)

Toujours au RDC, l’expressionnisme est aussi de la partie entre les photos de Roland et la fresque de Babi. La place est occupée par Raphaëlle Ricol avec une grande peinture intitulée « Batteur » qui me semble intéressante mais sur laquelle finalement je me suis trop peu attardée parce que coincée entre des messages visuels réalistes attirants. A gauche de ce tableau étrange qui mériterait une analyse psychologique particulière, se trouvent les aquarelles de Raphaëlle, neuf portraits colorés d’art brut. Puisque j’évoque l’art brut, les profondeurs de l’âme et la couleur, j’en profite pour glisser que j’aurais aimé voir dans cette exposition le travail de Jaky la Brune, artiste plasticienne et performeuse avec son style si particulier que j’avais remarqué lors des rencontres sur le fanzinat organisées par Les patrimoines irréguliers de France en octobre 2022 ici même au Transpalette.

Pour clore ce RDC, j’aurai peut-être dû commencer par là, on butte sur une œuvre étonnante de Juliette Vanwaterloo, un « grand paillasson » un peu terrible puisqu’il  représente avec la technique du tuffage l’image des violences policières. Que faire de cette œuvre, marcher dessus, ou l’appréhender avec bienveillance alors que le sujet est grave mais que le support invite à enjamber voire à piétiner ? Est-ce une œuvre éphémère ?

Combats épiques toujours actuels

Je remonte à l’étage, au deuxième, pour retrouver sur un mur noir, une série de 52 œuvres « Punk » encadrées de Roberta Marrero, rencontrée en décembre 2017 dans ce même lieu lors d’un Despentes Convergence mémorable. Ah si Roberta avait été là, elle vous aurait transporté dans la généalogie de tous ses dessins et de son histoire trans singulière, collages, bariolés d’expressions atomiques et foisonnants de détournements politico-culturels. Au détour d’un mur surgissent les portraits photographiques en N&B de Ralf Marsault et de Heino Muller, dont certains sont extraits de son magnifique Fin de siècle (1990), témoignage de la dureté de la  zone, mauvais garçons et filles rebelles. Et un peu à l’écart, je tombe nez-à-nez avec « Les oiseaux sèment la vie », une tapisserie de Suzanne Husky d’une extrême douceur, que Masto verrait bien dans un salon, et qui raconte l’importance des oiseaux dans nos écosystèmes.  Une œuvre méditative. On retourne sur nos pas pour admirer le graphisme aquarellé de Jean-Xavier Renaud pour plaindre les pauvres loups transformés par un humain en de bien vilaines personnes. « Alpha Condé », l’animal ne mérite plus ça. Mais le dessin expressif est aussi fort que cette mise en scène. Les chiens, les loups et les porcs sont, de fait, plus doux que les humains.

Je termine par cette photographie forte et très scénarisée de Estelle Prudent sur une manifestation Queer à Paris qui nous rappelle qu’affirmer sa différence et sa singularité est un combat de tous les jours dans une société ponctuée de violences patriarcales. Cette image en appelle une autre présentée par Agathe Pitié met en scène « La bête de l’apocalypse » dans un combat épique avec une jeunesse punk.

Certain-es artistes présentent leurs œuvres dans différents endroits de l’exposition (Erwan Keruzoré, Juliette Vanwaterloo dite Brodette, Ralf Marsault & Heino Muller, Jean-Xavier Renaud…). Pour vous y retrouver dans ces travaux connectées par la pensée, ou pour en saisir les subtiles connexions, saisissez-vous du catalogue photocopié « Salut à toi » magnifiquement réalisé par Patrimoines irréguliers de France dans ce DIY qu’affectionne toujours la culture punk et queer. 28 pages de « survie graphique », efficaces, didactiques et riches de références. Petite diversion : ça me fait penser au travail de MorganZine, invitée au Fanzinat en octobre 2022 (Macules et Conceptions) qui nous offrit une très belle performance graphique féministe sur les luttes des femmes dans le monde (TV Fanzine : Femmage global). Une expression de la « survie graphique » qui aurait pu prendre place dans cette exposition collective et habiter les espaces encore libres. Tant qu’à faire…

Une ode à l’avant-garde japonaise

Décor, côté Yoko (photo FanXoa)

L’inauguration fut suivie par une soirée musicale assez dense. Un pas de côté avec ce qui suivra, une performance de Yoko Higashi et FanXoa (moi-même) intitulée « Eclipse Rouge » s’est déroulée dans la salle de danse Houlocène. Il s’agissait à travers une Ode à Gutaï, célèbre groupe artistique d’avant-garde japonais fondé en 1954, de parler de guerre atomique, de danse du sabre, de résilience corporelle, d’engagement des corps, d’amour et de violence, de peinture et d’action. La jauge étant limitée, seules quelques 80/100 personnes ont pu assister à cette démonstration martiale post-moderne. En vingt minutes, sur une musique électro-acoustique de Yoko, agrémentée d’une gimmick de FanXoa, les deux artistes ont imaginé et acté une rencontre improbable entre le monde japonais post-Hiroshima (passé) décrit picturalement comme une « Eclipse rouge », frappée du zen de la paix et d’une danse-buto des ténèbres résiliente suivie d’une danse de sabre en résistance, sobre et tranchante (présent). L’étendard Gutaï devait clôturer cette gestuelle que beaucoup (m’a-t-on dit en direct) ont aimé (Sakura ! mille mercis). Si les clés, énigmatiques, de cette opération ont été demandées sur un mode plaintif, je laisserai le public se reporter aux multiples articles sur la Gutaï Art Association et rappeler que le hinomaru (drapeau japonais au soleil rouge) projeté sur l’écran, signé des proches d’un combattant et frappé de l’empreinte de la main d’un enfant, était là pour marquer la tristesse et le désarroi de la guerre, soutenu par ma poésie post-apocalyptique. Notre Ode à Gutaï  trouvera prochainement une suite en mai par une « Gutaï Action Parade » collective aux Subs de Lyon avec les étudiant-es d’art de plusieurs institutions lyonnaises. Je vous en dirai plus sur ce blog sur notre façon de célébrer ce mouvement artistique fondé il y a 70 ans au Japon et sur lequel  j’avais travaillé en 1982 (à la fac Tolbiac).

Eclipse Rouge (photos FanXoa et Julie Crenn / montage FanXoa)

Fiestas bérurières au pluriel

Puis, tous deux démaquillés, Yoko s’est éclipsée et je suis parti me fondre dans le public pour retrouver quelques bruits familiers…  Voir d’abord nos amis belges les René Binamé (sans ses Roues de Secours) dans lesquelles officie notre ami Masto, photographe, artiste, saxophoniste, documentariste à sa façon comme le démontre l’exposition « Salut à Toi » avec son travail absolument remarquable dans les prisons pour femmes. Voilà un compagnon de paix qui a su, au-delà de son paraître de musicien, mettre en action ses idées au service d’une très belle cause en toute indépendance. Son album Debout, enregistré lors d’ateliers en milieu carcéral, raconte les souffrances existentielles, les fractures de vie, ce que l’enfermement fait aux femmes et aux êtres humains plus largement. Masto est devenu au fil de nos aventures l’accomplissement de nos textes et des siens et de son propre son, inventif, proches des arbres, hors des sentiers battus. Donc Masto, je l’ai vu et entendu s’épanouir au milieu des chants anarchistes des Binamé, la classe et la bonté incarnées.

Après la joie de vivre, le ramonage bretonnant accusant déjà près de 18 années de baroudage s’est posé en rang sur la scène. Rien à redire sur mon camarade Loran qui ramone comme il peut ses menhirs usés sur des airs de binious, un peu répétitifs… je voyais le spectacle d’assez loin avec un recul amical et fraternel pour cette institution régionale. Face à ce quatuor masculin buriné par le temps dont la mission essentielle est de fédérer les tribus à grands coups de Fest Noz, une foule intergénérationnelle de petits ramoneurs et de petites ramoneuses enchantées, bardée de merchandising à l’effigie du groupe star, s’est lancée dans des carmagnoles, pardon pour les Bretons, festives et jubilatoires jusque sur la scène. Je m’écartais de cette fête joyeuse lorsqu’un keupon un peu aviné m’a tiré par la manche en me disant que Loran nous avait appelé Masto et moi à deux reprises… le temps que je réalise que ce n’était pas ce qui avait été prévu entre nous (Riri Fifi et Loulou en avant-scène) que le concert des Ramoneurs se terminait. Bref, passons sur cette incompréhension entre sexagénaires sourds entre eux, pas encore muets mais déjà un pied dans l’Ehpad artistique.

Foune Curry, radicalement positives (photos FanXoa)

Car mes ami-es, on s’en contrefout, le meilleur arrivait (et je m’en doutais). Exit les vieux schnoks, place aux Riot Grrrls ! Je vous le disais les Foune Curry ont pris la scène à trois avec un sens de la répartie très audacieux, « ça va les vieux nostalgiques ? » Pas encore couchés ? (c’est moi qui invente un peu). Bref, le meilleur pour la fin, une merveille au saxo, une furie à la guitare et une tabasseuse à la batterie, tout ça avec des propos décapants que n’auraient pas renié Lucrate Milk en d’autres temps. Foune Curry c’est l’urgence que l’on attendait. Cerise sur le gâteau, alors que Mistiti prit la scène d’assaut pour exécuter une danse dont elle seule a le secret, je suis invité par les Foune à entamer une brève apparition sur Noir les Horreurs avec Masto en soutien et Zélie au tambour et Misstiti toujours là. Merveilleux moment. Misstiti achève cette jolie danse par « Ya pas un guitariste dans la salle ? ». Prête à tout nunchaku girl !

Masques et casquette customisés sans destination précise (photo FanXoa)

Final en ut majeur

Ce concert des Foune a été une si belle claque finale que Loran a conclu l’affaire en disant qu’il fallait s’arrêter sur cette belle prestation, inutile d’y rajouter une ultime lourdeur bérurière (vous comprenez le “Ya t-il un guitariste dans la salle” de Misstiti ?). Bien vu, je suis assez d’accord, les Foune devaient terminer la soirée sur leur tonalité. Je suis reparti heureux et sans regrets avec les trois masques et casquettes concoctés deux jours avant chez moi pour Petit Agité, Vivre Libre ou Mourir, Hélène et le Sang… Noir les horreurs et Salut à Toustes que je pourrais toujours faire en rêve. A Antre Peaux, ce 17 février 2024, c’était comme la dolce vita, une douce nuit… avec du Béru partout dans nos vies et nulle part sur scène. Trop bien. Je n’oublie pas que je suis reparti aussi avec « Virage » le dernier CD d’Actes et Fractures (un combo que j’aime bien, merci Loup) et un gros pot de miel de montagne de la Ferme de la Source (71) offert par le Rascal Brother. Merci encore à mes compagnons d’une route longue de plus de 40 ans et Salut à Toustes !

FanXoa, Lyon, 22 février 2024. MàJ 24-02-24.

7 commentaires

  1. Alice k dit :

    ça avait l’air incroyable !! J’aurais aimé pouvoir être là bas. Mais le BNF sera meilleur 😉

    1. FanXoa dit :

      C’était très chouette, belle ambiance ! FX

  2. Dutarte dit :

    Nickel chrome.
    Pas vu le concert mais le reste.
    Pas eu le temps de te raconter une belle anecdote sur l’effet Bérus sur les cellules biologiques (thèse de doctorat).
    La prochaine fois.
    Le comparse de Rascal Brother

  3. Sandrine Aguilera Lozat dit :

    Merci Fanxoa
    Ton texte est très beau vivant, poétique. …. je n’ai pu venir mais ton texte m’a un peu consolé, m’a fait du bien ..
    Merci d’être toujours présent, d’avoir éclairé ma jeunesse….
    Pour la petite histoire :
    les troublions d’Emmetrop avec quelques z’allumés ont créer en 1989 la Tribu Pyrophore :
    “corps qui s’enflamme au contact de l’air” et non pyrovore .. ….. ah ah ah

    Sandrine (sur la photo d’Emmetrop entre Babeth et Fred)
    Que la route te soit belle

    1. FanXoa dit :

      Merci beaucoup Sandrine pour ce retour qui fait chaud au cœur. Je corrige La tribu… FX

  4. Ralf Marsault dit :

    Soirée de vernissage très dense, forcément et heureusement agitée… qui n’était peut-être pas le meilleur moment pour une rencontre… ne désespère pas que le hasard, un de ces jours prochains, saura remettre la tapisserie sur le métier… Bien amicalement.

    1. FanXoa dit :

      Avec grand plaisir Ralf !

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