A Music Box, Patrick Mathé et Louis Thévenon lancent le label Flamingo (Music Box Publishing) et sortent le premier maxi du groupe Extraballe. Mené par Jean-Robert Jovenet (J.R.), le groupe joue un punk rock à la fois élaboré et énergique dans la lignée de Slaughter and the Dogs tout en affichant un look stoogien, androgyne. Ce premier et excellent opuscule n’a pas rencontré le succès qu’il méritait [atteignant pourtant 6000 ventes selon Patrick Mathé mais trop peu pour Carrère]. Enregistré à Londres et sorti en France en 1978 (distribution Carrère), il fut noyé entre toutes les sorties export UK ou US qui mobilisaient plus l’attention de la jeunesse punk française. Extraballe joue au Rosebonbon devant une poignée de spectateurs, puis au Gibus, également en première partie des Stranglers ou des Jam mais reste dans l’ombre. Comme pas mal de groupes français, anglais ou américain de l’époque il versa dans une New Wave beaucoup plus anecdotique à partir de 1980. Extraballe avait vu juste :
Non pas de révolution, juste une capitulation… sans conditions
Il reste de cette aventure le récit rapide de l’un de ses membres “poulbot”, sans doute le pseudo de J.R. décédé en 2011. Le récit d’une capitulation (16 avril 2008) :
C’était il y a quelques années, Paris était une autre ville, les rencontres y étaient plus faciles. La capitale a toujours été brutale, mais en 1978 il y régnait encore un esprit collectif, un sens du partage et un Fun qui sauvaient beaucoup de situations. C’est à cette époque que j’ai formé EXTRABALLE, dès le moment en fait, où j’ai rencontré Michel Peyronel. EXTRABALLE a été créé à l’Énergie, par l’Énergie, pour l’Énergie. Et ce nom, même si il fut trouvé autour des billards électriques de la banlieue sud où nous répétions, a toujours voulu signifier que l’on peut toujours avoir droit à une boule en plus, à une nouvelle chance et à une deuxième prise. Rien n’est fatalité et le Karma n’est pas irréversible, vous pouvez me croire, je me suis cru damné pendant des années, puis des Daikinis sont intervenues et elles m’ont aimé si fort que je ne peux plus douter.
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Lire aussi l’article de Serge Gakanski publié le 10 avril 2012 sur le blog des Inrocks : Game Over : hommage à Extraballe, trésor oublié du rock français