Comandanta Ramona [24 Héroïnes électriques +]

Dans l’ombre du Sous-commandant Marcos, une redoutable résistante masquée au service de la cause des paysannes. Elle incarne la lutte des femmes indiennes pour leur dignité.

Sur les marchés d’artisanat de San Cristobal, au Mexique, les paysans vendent des poupées qui portent son nom. Signe d’un statut hors du commun dans cette partie du monde à la réputation machiste. Ici, la Comandante Ramona, de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), est un symbole vivant pour les intellectuels, les Indiens du Chiapas, la jeunesse universitaire et les 40 millions de pauvres du pays. Cette dirigeante zapatiste, indienne tzotzil, se montre rarement et toujours masquée. Engagée dans la guérilla depuis dix ans, la jeune commandante joue un rôle fondamental dans l’organisation des soutiens à l’EZLN. (cité dans l’Express, 24/08/1995).

Nom de guerre d’une femme officier zapatiste, Comandanta Ramona est une résistante révolutionnaire du Chiapas au Mexique. Née en 1959 dans la région du Chiapas, artisane, elle rejoint l’Armée de Libération Nationale Zapatiste, dirigée par la figure charismatique du Sous-Commandant Marcos. Elle prend la direction d’une armée constituée d’un tiers de femmes et participe à l’insurrection zapatiste de 1994. Prenant la défense des paysannes pauvres, elle développe un programme féministe dit « Loi révolutionnaire pour les femmes » visant à les protéger. Atteinte d’un cancer en 1995, elle décède en 2006. Elle incarne encore aujourd’hui la lutte des femmes indigènes pauvres dans un monde principalement masculin dans le contexte d’une mondialisation remettant de plus en plus en question l’autonomie des peuples autochtones. FX

Illustration : FC, « Ramona, Comandanta au Chiapas », acrylique, collage, 55×46, 4 août 2019.