Virginie Despentes [24 Héroïnes électriques]

Virginie ne ferme jamais sa gueule et c’est pour ça qu’on l’aime ! Après le portrait de son amie Lydia Lunch, autre héroïne électrique, celui-ci fait sens. Elle a répondu hier à la dégueulasserie des Césars dans une tribune sur Libération. Trop classe, bras d’honneur, « fuck » à la punk. Je vous en recommande la lecture et la méditation tant ses propos possèdent une portée politique et sociale majeure.

Césars : «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes, Libération, 1er mars 2020. Sa tribune radicale a suscité de nombreuses réactions, parmi celles-ci « meuf », tu délires… » par Natacha Polony sur Marianne (04/03/2020). Pluralité des féminismes, le débat reste ouvert et entier.

Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. En prime, il vous faut le silence de victimes (Virginie Despentes).

Née à Nancy en 1969, Virginie Despentes (Virginie Daget) est une écrivaine, réalisatrice et traductrice française. Après une adolescence chaotique liée au mouvement punk, Virginie Despentes se consacre à la littérature. Son premier ouvrage Baise Moi, road movie féministe, sexuel et violent, trouve preneur en 1994 chez un petit éditeur underground avant de rencontrer le succès. Le film tiré du livre, réalisé en 2000, provoque un scandale général et doit être requalifié « interdit au moins de 18 ans ». Elle poursuit sa carrière littéraire en publiant six romans avant la trilogie Vernon Subutex (2015-2017), son plus grand succès, adapté pour la chaîne Canal + en neuf épisodes en 2019. En 2006, Virginie Despentes fait éditer King-Kong Théorie un essai autobiographique néo-féministe d’une intensité peu commune. Son écriture proche d’une oralité brute et ses sujets d’intérêts (sexe, violence, tabous sociaux) bousculent les conventions et les normes. Reconnue comme une écrivaine majeure, elle devient membre de l’académie Goncourt en 2016 et reçoit en 2019 le prix de la BnF pour l’ensemble de son œuvre. Elle quitte le jury de l’académie Goncourt le 6 janvier 2020. FX

Illustration : FX, « Queen Girl Disruptive », acrylique et feutre, 46×33, 12 mai 2019. Traitement de l’image par Coralie.