Une expérience de confinement avec le cinéaste japonais Katsu Kanai. Notez que ce fut une des influences bérurières, période Noir et Blanc.
Si vous vous ennuyez…
Le plus original [des indépendants absolus] est sans doute Katsu Kanai (1936-), qui connaît le prix de cette indépendance, puisqu’il a dû interrompre sa production après trois films tournés de 1969 à 1973. Mujin Metto (L’Archipel désert, 1969) est un film complètement surréaliste, où Kanaï donne libre cours à sa fantaisie grotesque, où il crée un univers fantastique à partir d’éléments très concrets de la vie japonaise, un peu comme certains auteurs de théâtre d’avant-garde. Le « héros », échappé d’un couvent de religieuses en folie, donne lui-même a un fils qui a poussé dans son dos, et qu’il porte ainsi jusqu’à l’adolescence (variation sur le thème de la mère japonaise qui porte éternellement ses enfants sur le dos). Dans ce poème étrange, visuel et fascinant, Katsu Kanai évoque certes Arrabal ou certains Espagnols, mais avec un sens formel plus typiquement japonais, et des idées qui ne sont qu’à lui, cruelles et absurdes. […]
(extrait de Max Tessier (sous la dir.), Dossier « Le cinéma japonais au présent 1959-1979 », Cinéma d’Aujourd’hui, N° 15, Hiver 1979-80, Paris, Pierre Lherminier éditeur, 1980, p. 150).