A l’heure des perspectives d’homme augmenté et de transhumanisme, retour sur un texte clé du déterminisme mécaniste. Offert dans un vide grenier rhônalpin. Présentation de l’éditeur.
« Le corps humain n’est qu’une horloge. » L’auteur de cette conception mécaniste scandaleuse n’est autre que La Mettrie (1709-1751), médecin turbulent et philosophe, résolument athée et matérialiste. Dans L’Homme-machine, il récuse la distinction de l’âme et du corps : « Tout est fait d’une seule et même pâte. » Point de Dieu, point d’idéalisme, le seul devoir est d’être heureux. On reconnaît en La Mettrie un esprit toujours libre, volontiers amoral, débarrassé de tous les dogmatismes.
Extrait (non représentatif) :
Voyez cet oiseau sur la branche, il semble toujours prêt à s’envoler ; l’imagination est de même. Toujours emportée par le tourbillon du sang et des esprits ; une onde fait une trace, effacée par celle qui suit ; l’âme court après, souvent en vain, il faut qu’elle s’attende à regretter ce qu’elle n’a pas assez vite saisi et fixé : et c’est ainsi que l’imagination, véritable image du temps, se détruit et se renouvelle sans cesse. [p. 44]
Julien Offray de La Mettrie, L’Homme-machine, Paris, Éditions Mille et une nuits, n°25, mars 2000. Texte en ligne sur WikiSource.
Intéressant, cela semble très proche de la conception spinoziste du corps/esprit.
Merci pour la référence.