Christine Condamin : Mishima et l’immortalité, l’éblouissement d’une mort préméditée [2003]

Dernières lectures de fin d’exposition…

« La vie humaine est limitée; or je voudrais vivre éternellement. » (En note sur le bureau de Mishima).

Résumé :

Nous nous proposons de tenter de déchiffrer le destin complexe de Mishima et notamment sa quête d’immortalité. Adoptant un éclairage psychanalytique, nous mettrons en résonance la vie et la personnalité de l’écrivain avec son œuvre. Nous pensons que celle-ci répond à un vécu profondément traumatique de son enfance et à l’emprise morbide et autoritaire que sa grand-mère a exercée sur lui. Essentiellement tourné vers un but esthétique, Mishima construit son œuvre littéraire sous la contrainte de fantasmes particulièrement prégnants, tels une rage profanatrice à l’égard de la femme et une scène primitive spécifique. Nous étudierons comment Mishima va successivement tenter de gagner l’immortalité par son œuvre littéraire qui apparaît comme une fin en soi et un déni de la mort, puis par la création du scénario d’une mort sans cesse rejouée dans ses écrits, dans ses œuvres théâtrales et cinématographique, enfin par la mise en acte de sa propre mort par seppuku. Il croit pouvoir survivre dans la douleur de cet acte automutilatoire qui répond à un assujettissement précoce et imparable dont il n’a jamais pu se libérer et le mène cependant à une forme d’autodésengendrement.

Lire l’article : Condamin Christine, « Mishima et l’immortalité, l’éblouissement d’une mort préméditée », Champ psychosomatique, 2003/4 (no 32), p. 125-135. DOI : 10.3917/cpsy.032.0125. URL : https://www.cairn.info/revue-champ-psychosomatique-2003-4-page-125.htm


Illustration : Eikoh Hosoe, Yukio Mishima, Ordeal by Roses #6, 1961-1962 © Eikoh Hosoe